
Les besoins nutritionnels du chaton sont spécifiques : l'aliment doit contenir beaucoup de lipides et de protéines, des acides aminés en quantité élevée (en particulier : arginine, tryptophane, taurine) et des vitamines liposolubles A et D sous leur forme animale et non végétale.
L'aliment idéal du chaton est le lait de la chatte ou du lait maternisé pour chaton. Un sevrage alimentaire précoce n'entraîne pas de troubles de la croissance s’il est correctement mené (CF tableaux « planning alimentaires »). En revanche, le contact avec un animal adulte est nécessaire pour un développement comportemental correct du chaton.
Planning alimentaire pour un sevrage alimentaire à 7 semaines
Alimentation quotidienne
Semaine 1 7 biberons par jour
Semaine 2 6 biberons par jour
Semaine 3 5 biberons par jour
Semaine 4 5 biberons par jour
Semaine 5 4 biberons par jour
Semaine 6 2 biberons par jour + nourriture solide
Planning alimentaire pour un sevrage précoce :
Alimentation quotidienne :
Du 1e au 7e jour 7 biberons par jour
Du 8e au 14e jour 6 biberons par jour
Du 15e au 21e jour 5 biberons par jour
Du 22 au 28e jour 3 biberons par jour
Du 29e au 31e jour 3 biberons par jour + alimentation solide
A partir du 32e jour nourriture solide
En substitution du lait maternel, des compositions ménagères sont possibles : elles vous sont présentées dans les tableaux qui suivent.
Recettes pour substituer le lait maternel pour des chatons
Substitution du lait maternelEn urgence« Cat Milk Shake »
Lait de vache à 1 % : 600 gLait concentré non
sucré (Gloria) : 200 mlLait de vache entier :
200 ml
Jaune d'oeuf : 20 g1 jaune d'oeufOeuf mollet : 50 g
Lait écrémé caillé : 190 g Complément minérale
et vitaminique Ca/P=3 : 4 g
Boeuf maigre haché : 90 g
Huile de soja : 30 g
Complément minéral et vitaminique Ca/P=3 : 10 g
Distribuer 25 à 30 ml/100 g de poids maximum : 100 ml par jour
Distribuer 25 à 30 ml/100 g de poids maximum : 100 ml par jour
Mixer le tout
Distribuer 25 à 30 ml/100 g de poids maximum : 100 ml par jour
La tolérance au sucre et à l’amidon est faible dans les premières semaines qui suivent le sevrage, d'autant que celui-ci est précoce. Certains chats, dits sensibles, vont moins tolérer l'amidon que d'autres. En sevrage précoce, l’alimentation introduite doit contenir de faible proportion d’amidon.
Des nutriments essentiels : acides aminés et acides gras
La taurine est un acide aminé essentiel dans la croissance du chaton, c'est-à-dire que le chat ne sait pas fabriquer la taurine et que cet élément doit être quotidiennement présent dans son alimentation. Une carence en taurine dans l’alimentation d’une chatte entraîne des chatons peu viables, et un chaton dont l'alimentation ne contient pas de taurine subit une dégénérescence de la rétine en trois mois et une pathologie cardiaque en cinq à six mois.
Les recommandations chez le chaton sont de 10 à 30 mg/kg/j de taurine. La taurine doit être incluse en grande quantité dans les aliments industriels car une grande partie est dénaturée par les processus de fabrication (aliments secs : 1200 ppm ; humides : 2500 ppm) ; dans une ration ménagère, il n'est souvent pas nécessaire d'en ajouter sauf si les protéines viennent uniquement de poisson en boîte.
Nous rappelons qu’il ne faut pas donner de crevettes en conserve : elles contiennent de l’acide benzoïque, conservateur antimycosique, qui est toxique pour le chat. En revanche la consommation d’1 à 2 queues de crevettes décortiquées fraiches ou congelées est occasionnellement possible.
Les acides gras (acide linoléique, acide linoléique, acide arachidonique, EPA, DHA) doivent être présents qualitativement dans l'alimentation du chaton. On les retrouve dans certains aliments complets pour chaton, dans l’huile de colza ou l’huile de soja, dans la viande et les poissons, ainsi que dans les huiles de poisson. L’huile de foie de morue ne convient pas à l'alimentation du chaton : elle est trop riche en vitamines A et D. Les préparations à base d'acides gras doivent être conditionnées dans des flacons à pompe hermétiques ou en gélules. Le cas échéant, les acides gras sont oxydés donc inefficaces.
Une bonne croissance du chaton est sous-tendue par une bonne alimentation, avant et après le sevrage. La composition des aliments industriels est très variable en fonction des fabricants ; la qualité (et donc le prix) des aliments « complets » réside dans la qualité des matières premières et dans l'ensemble des compléments vitaminiques et minéraux incorporés en juste valeur qualitativement et quantitativement.
Le sevrage est un moment clé dans la vie du chaton puisqu'il gardera les habitudes alimentaires acquises à ce moment là. Un sevrage défectueux peut entraver la bonne harmonie avec ses propriétaires. La gestion alimentaire du chaton nécessite des compétences, du bon sens et une adaptation du régime et du rythme alimentaire à chaque situation. Demandez conseil à votre vétérinaire.
